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Pagayeurs codent
Comme vous lisez l’histoire suivante, vous vous rendrez compte combien Intell’eau peut vous aider à éviter et résoudre des situations inexpérimentés et maintenir en toute sécurité sur les eaux !
La sécurité est partagée, faire partie de la solution ! Nous encourageons tous les pagayeurs à être responsables de leurs actions sur l’eau.
L’étiquette à bord d’un canot
Mis à part le fait qu’il s’agisse d’un comportement effronté et grossier, le problème quand on fait preuve d’ignorance à l’égard d’autrui lorsqu’on explore des régions sauvages éloignées, est que l’on ne sait jamais si on aura besoin d’aide.
J’ai appris cela de mon père. Il insistait toujours pour que je salue les gens que nous croisions en forêt et parfois même que j’échange quelques phrases avec eux.
L’écho de cette leçon de mon père m’est revenu en tête en octobre, tandis qu’un groupe de trois pagayeurs que j’avais rencontré s’est retrouvé dans une situation dramatique. En effet, des vagues à crêtes blanches se formaient et la température de l’air frôlait le point de congélation. À mi-chemin sur le lac, les pagayeurs ont chaviré et crié au secours.
Leur canot surchargé était rempli de chaises de jardin et d’une glacière, et ni leurs vêtements ni leurs sacs de couchage n’étaient emballés dans des sacs étanches. Enfin, aucun d’entre eux ne portait de gilet de sauvetage.
Plus tôt cette journée-là, ce trio se laissait dériver sur l’eau près de mon compagnon et moi tandis que nous mangions notre repas. Ils n’ont jamais répondu à mes salutations amicales. Je les ai salué de la main, leur ai dit bonjour et leur ai même demandé comment se déroulait leur randonnée. Mais ils n’ont fait que m’ignorer et ont poursuivi leur route sans jamais se retourner. J’ai donc laissé tomber en me disant que ce n’était que des snobinards pour qui ignorer les autres pagayeurs qu’on rencontre en pleine nature est ce qu’il y a de mieux à faire, parce que ce qu’ils recherchent est la sainte paix à tout prix.
Mon compagnon de randonnée avait suggéré alors de défier le vilain trio en pagayant jusqu’à eux, puis en poursuivant notre chemin. C’est ce que nous avons fait, jusqu’à ce que nous les retrouvions en train de blasphémer, tandis qu’ils cherchaient frénétiquement le lieu de portage non identifié au bout du lac.
Mon ami et moi avions pensé les diriger vers une fausse piste mais ma conscience m’a ramené à l’ordre. Je leur ai donc crié les indications pour les diriger vers le bon chemin. Nous remerciant à peine, un pagayeur nous a fait un signe de la main, sans conviction. Un autre nous a répondu de manière acerbe qu’ils savaient déjà où se trouvait le lieu de portage. Le troisième a continué de nous ignorer comme si nous les empêchions de vivre leur expérience. S’ils avaient été plus amicaux, ils se seraient rendu compte que nous essayions de leur indiquer quelle fourche il leur fallait prendre plus bas, à mi-parcours.
Nous les avons laissé se chicaner entre eux, avons porté notre canot jusqu’à la piste non identifiée et avons établi notre camp sur le lac suivant. Tandis que nous nous installions, nous avons été abasourdis de voir les mêmes pagayeurs passer à travers les buissons pour rejoindre le lac, non pas par le sentier de portage mais depuis une direction toute autre. Bien entendu, ils n’ont pas tenu compte de notre conseil de prendre la fourche du sentier, s’ils ne l’ont jamais écouté. Mon père aurait dit qu’ils avaient bien mérité leur mésaventure.
Quand ils ont mouillé à nouveau, le vent s’est levé et les a fait chavirer. Malgré nos réserves, mon compagnon et moi avons fait ce qu’il fallait. Nous avons secouru le groupe de condamnés et les avons ramenés à la terre ferme pour qu’ils puissent se sécher autour de notre feu de camp.
Au camp, le trio était un peu penaud. Nous avons finalement pu nous saluer adéquatement, discuter des plans de randonnée, et je leur ai même fait connaître le conseil de mon père. Nous nous sommes assis dans leurs chaises de jardin et avons bu la bière de leur glacière pour le reste de la soirée.
Issu de “Proper Canoe Etiquette” par Kevin Callan.